Si tous les voyages étaient en Toscane

Mon titre professionnel est Exploratrice de thé.

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Il faut pourtant voir la voyageuse que je suis, peut-être pas chichiteuse, mais tellement casanière en fait. Mais voilà, le thé est produit essentiellement en Asie, mon préféré, le Puer se trouve en Chine même, ce qui n’arrange pas mes pénates.

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Mon premier vrai voyage de thé était dans le sud ouest de la Chine pour étudier le thé sur sa zone historique de production, le Yunnan. A certains égards pour mon nez délicat, c’était un cauchemar pour ce sens là. Voyages en bus éreintant, avec des fumeurs de « gauloises » alignant clope sur clope 7h durant, crachant à même le sol du bus et vitupérant à qui mieux mieux. Un guide français, étudiant le thé sur place, extrêmement pédagogue, clair et pertinent. Il est un peu embarrassé de mes fatigues olfactives lors de nos expéditions. L’étude du thé vaut tous les sacrifices de confort imaginables, comme dormir dans une chambre avec des sacs de céréales et ses rongeurs. Ils profitent naturellement du calme de la nuit pour diner en paix. Mes apostrophes éreintées étaient inutiles, il étaient chez eux.

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Chaque repas n’importe où, restaurants de bord de route, connus du guide, ou chez l’habitant est un pur régal et pourtant je suis si difficile !

Au Vietnam, mon pays d’origine, c’est la question de se heurter à des différences de rythme et de logique. De toute façon, être pressée ou vouloir quelque chose est la chronique d’un embarras annoncé.

Les multiples voyages en Europe à la rencontre de maitres de thé/potiers en déplacement, de passionnés, d’amateurs investissant tous leurs loisirs et économies dans cet art sont une partie de plaisir et non des moindres. La Belgique avec mes amis de thé, avec j’ai fait quelques voyages à Taïwan ou en Chine, Prague la magnifique pour donner des cours, la Hongrie pour en recevoir sur les thés japonais, Rome où j’avais commencé avec une maitre de thé japonaise vigoureuse de 75 ans, etc.

Les souvenirs s’égrennent ça et là, construisant ma route du thé.

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L’Italie, mon 2ème pays d’amour. Toute l’Italie, pour son rapport à l’art, à la façon gourmande de se nourrir au quotidien. Je l’ai parcouru du Nord au Sud sans jamais être déçue.

D’ailleurs, quand je suis fatiguée en Asie, je pense aux jours heureux vénitiens ou florentins, ses salles de bain à la blancheur abyssale. Cette nostalgie furtive s’efface devant ce que j’apprends du thé et ses usages.

La semaine dernière, nous sommes allés en Toscane, pour rencontrer les organisateurs de la fête des Camelia à Sant’Andrea di Compito.

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Je m’y suis déjà rendue dans ces villages délicieux, il y a 3 ans pour visiter la plantation toscane de thé expérimentale. Le producteur est charmant, captivant sur la philosophie du thé et ses valeurs liées à la liberté de chacun. Il nous avait fait goûter son thé vert, parlé de son apprentissage patient à produire du Wulong, il faudra que j’y retourne encore pour déguster ses nouveaux « bébés ».

Cette fois-ci, j’ai l’intention d’amener une part de moi : le rituel du thé chinois et le thé Puer au cœur de cette fête du Camelia. Puisque les feuilles de thé sont issues elles aussi d’un Camelia, autant les relier, ancrer en Toscane nos cultures croisées.

Les chinois et les italiens ont en commun un art consommé du bien manger tous les jours.

A peine rentrée à Nice, les organisateurs ont confirmé ma présence à cette fête, où les amoureux de la nature se donnent rv, se baladent et admirent sur pied les plus belles fleurs, fruit des soins intensifs et esthètes. On peut visiter de somptueuses villas privées ouvertes au public à cette unique occasion, écouter des concerts enivrés du printemps à venir, et maintenant déguster du thé chinois, en plus des cérémonies japonaises.

What else ?